Mauritius Global Diaspora

Un nouvel ordre mondial est né

Le 15e Sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s’est achevé vendredi dernier à Johannesburg par un fait historique. Six pays (Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Ethiopie, Emirats arabes unis, Iran) rejoindront le club dès janvier 2024. Comme l’ont déclaré leurs dirigeants, il ne s’agit pas d’alliance anti-occidentale, mais bien d’un groupe de pays qui souhaitent mettre en place une nouvelle gouvernance mondiale. En somme, ils veulent participer à la prise des décisions, plus particulièrement celles qui concernent leur propre développement économique. Jusqu’à présent, les pays occidentaux écrivent et imposent leur agenda selon leurs propres intérêts. «Les BRICS ont mis de côté leurs différences pour affirmer à l’unisson que le développement n’est plus un privilège», souligne L’Express de samedi.

L’arrivée de chaque nouveau pays représente un nouvel atout au sein du club. Mais celle d’Arabie saoudite et d’Iran revêt d’une importance majeure en termes économiques et financiers. La majeure partie des échanges pétroliers a désormais lieu entre les membres des BRICS et les pays du Sud. Désormais, ceux-ci peuvent se passer du dollar américain, monnaie de change dominante dans le commerce international. La fluctuation du billet vert constitue un facteur déstabilisant pour l’ensemble de leur économie. Par-dessus tout, n’étant pas une monnaie qui a une valeur faciale zéro, le dollar permet aux Etats-Unis de faire tourner la planche à billets et pomper de l’inflation dans le monde. «Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème», avait déclaré John Connally, secrétaire d’Etat du président Wilson.

En quoi l’élargissement des BRICS représente-t-il un avantage pour les pays en développement et l’économie mondiale en général ? Outre la protection contre les fluctuations du dollar, le club vise une accélération du développement économique ainsi qu’une plus grande ouverture des marchés. Un pays comme Maurice aura un accès grandissant aux marchés du Sud où il y a une classe moyenne dont le pouvoir d’achat va en s’améliorant. Au moment où nos marchés traditionnels peinent à se relever des crises économiques successives et qui connaissent une population déclinante, les marchés de demain se trouvent dans les pays du Sud.

Cela dit, le gouvernement mauricien donne l’impression qu’il ne s’intéresse pas trop à ce développement majeur. Le premier ministre qui a eu le privilège d’être invité à ce sommet avait d’autres priorités. «Pour des raisons personnelles», a-t-il dit. En effet, entre un sommet avec les grands de ce monde et les réunions socio-culturelles, le choix est vite fait pour lui.

Le textile mauricien, un secteur à risques

Les pays BRICS représentent un marché potentiel énorme pour le textile mauricien. «La récession qui touche nos principaux marchés d’exportation et l’e-commerce plombent les ventes des produits textiles à l’étranger, relève Le Défi de mardi dernier. Toutefois, la campagne pour explorer de nouveaux marchés, y compris en Afrique, pourrait revitaliser les exportations.» Le fait est que les recettes de ce secteur accusent une baisse, passant de Rs 10,3 milliards au premier semestre 2022 à Rs 8,8 milliards sur la même période cette année. Force est de constater que les perspectives dans nos marchés traditionnels ne sont plus prometteuses. Le pouvoir d’achat se réduit en Europe et plusieurs pays européens comme le Portugal se mettent à relocaliser leurs usines qui étaient parties à l’étranger.

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